L'Ecomusée de la pêche de Capbreton ferme ses portes définitivement
L'établissement doit faire face à des difficultés économiques
Jacques Farré part en retraite et quitte l'Écomusée qui ferme ses portes. photo archives xavier gès
Ouvert au public le 1er juillet 2007, l'Écomusée de la pêche et aquarium n'aura finalement pas rencontré le succès escompté, il est fermé depuis le 30 septembre dernier.
« Des difficultés économiques sont la cause de cette décision », a écrit Jacques Farré, le directeur de l'établissement, dans un mail adressé aux offices de tourisme.
La fréquentation n'était visiblement pas suffisante par rapport aux charges. En 2009, il avait fait part de ses difficultés d'exploitation au Syndicat intercommunal, le Sivom, propriétaire des lieux, qui avait alors décidé d'une exonération du loyer 2009, soit 20 000 euros. Les élus du Sivom, réunis jeudi 21 octobre à la Maison du port, ont reconduit cette exonération pour 2010 du même montant.
D'autres raisons expliquent cet arrêt brutal : Jacques Farré part à la retraite sans avoir trouvé de repreneur, l'été 2010 a été assez ensoleillé pour que le public reste allongé sur la plage, peut-être trop chaud pour que les gens arpentent les musées et puis
« un hiver trop long, la crise économique, un produit insuffisamment attractif et une structure (associative, NDLR) inadaptée pour les lourdes charges qu'entraînent la maintenance et la gestion d'un tel produit… » Fin de citation.
Inventaire en cours
Le musée employait une personne, licenciée économique.
« C'est 21 ans de travail, a confié Jacques Farré d'une voix émue. Je veux rester sur une note positive mais on a toujours un peu d'émotion quand on arrête une activité. » Jacques Farré était à l'origine du premier écomusée, construit il y a 20 ans au-dessus de l'ancien casino, c'est dire son investissement personnel dans la défense du patrimoine maritime de la cité portuaire et, plus largement, du sud des Landes.
De son côté, Jean-Pierre Dufau, le président du Sivom et député-maire de la commune, regrette cette fermeture.
« C'était une idée originale et qui correspondait bien à l'image de la cité mais, malgré la qualité, ce n'est pas une réalisation qui permettait un équilibre commercial, surtout en période de crise et de beau temps, paradoxalement. »
La suite, un magasin ? L'inventaire est actuellement en cours au musée. L'aquarium de Biarritz a racheté le stock de la boutique, les panneaux d'informations appartiennent au Sivom et certains objets exposés seront donnés à la commune. À la place du musée, sera bientôt implanté le Comptoir du pêcheur et la coopérative maritime la Basquaise. « Ils proposent de créer un magasin spécialisé dans des articles de pêche, de plaisance, ou de pêche à pied, de surf casting, et de pêche de loisirs », a expliqué Jean-Pierre Dufau, lors de la réunion du Sivom.
Apparemment, les aquariums et le poste de pilotage seraient préservés au premier étage pour conserver une ambiance marine.
« Nous leur avons proposé une base de
loyer annuel de 30 000 euros, indexé sur les barèmes du port ». Pas de fonds de commerce, à proprement parler et signature du bail jusqu'en 2023. Ce sont aussi trois emplois à la clé. Le Sivom récupère finalement la salle de projections et, même à la retraite, Jacques Farré reste actif dans diverses associations, Site et Musées des Landes et Côte sud mémoire vive, notamment. Le directeur conclut en ces termes, avec une pointe de regret :
« C'était une maison des associations, un produit pédagogique et un produit touristique qui, malheureusement, n'existera plus. »
